Plusieurs lunes

Cinq années séparent Plusieurs lunes, du précédent album, Longue Distance. Le temps, pour Véronique Sanson, de revenir à plus de simplicité, d’instinct. L’ex-épouse de Stephen Stills a ainsi façonné ce disque chez elle, sur les bords de Seine, en compagnie de proches et d’amis : le fidèle bassiste Dominique Bertram, ou le choriste et multi-instrumentiste Mehdi Benjelloun pour la réalisation.

Plusieurs Lunes scelle donc le retour de la chanteuse à la production après quelques disques un peu impersonnels. Au premier abord, le résultat peut surprendre. La Nuit se fait attendre, aux accents de salsa cubaine, donne au disque une couleur dansante et festive plutôt inattendue. Véronique Sanson s’essaie même, à plusieurs endroits, au chant en espagnol. Je veux être un homme, au propos ludique, et Pas bô, pas bien poursuivent dans la même veine joyeuse et rythmée.

Il faut attendre le single lyrique Qu’on me pardonne, pour revenir dans le pré-carré de l’auteur d’Amoureuse (1972). Écrit à l’origine par sa soeur Violaine pour Johnny Hallyday, la chanson a finalement été adoptée par Véronique Sanson. Une sorte de bilan de vie chanté avec l’emphase et les accents gutturaux caractéristiques de la chanteuse. Plus loin, l’histoire de famille se poursuit avec Say my last goodbye, en duo avec son fils Christopher Stills.

Éclectique, mais désuet et traînant sur la longueur, Plusieurs lunes devrait séduire les fans les plus assidus. Les plus jeunes se replongeront, espérons-le, dans le début de carrière toujours remarquable de la chanteuse pianiste.
(www.rfimusique.com)